Déjà adopté dans de grandes entreprises comme Renault, 28% des travailleurs Suisses et 15% des français en sont adeptes, le télétravail constitue une solution qui permet non seulement une plus grande flexibilité mais aussi une plus grande productivité. L’OIT (Organisation internationale du travail) a notamment démontré que des télétravailleurs chez British Telecom ou Dow Chemical montrent un gain de productivité de 35 à 40% ! Découvrez un Top 5 des métiers qui s’y prêtent le mieux et comment faciliter sa mise en place de chaque côté de la frontière franco-suisse !
Top 5 des métiers qui se prêtent le mieux au télétravail
Tout métier peut être exécuté à domicile dès lors qu’il nécessite « simplement » un bureau, un ordinateur et un téléphone. C’est donc tout naturellement que le travail s’adresse souvent aux cadres et personnel ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise). Toutefois certains métiers parce qu’ils peuvent notamment être exécutés en tout autonomie, se prêtent plus particulièrement au télétravail au sein de l’entreprise.
- Secrétariat
Les tâches inhérentes au secrétariat sont parfaitement adaptées pour un travail à distance. Gestion d’agenda, gestion administrative, émission et réception d’appels : autant de missions qui ne nécessitent pas d’être à 100% au sein de l’entreprise.
- Commercial
Les missions du métier commercial sont aussi tout à fait indiquées pour opter pour la solution du télétravail. Prospection, prise de rendez-vous téléphoniques et déplacements peuvent tout à fait être gérés sans encombre à distance du bureau.
- Métiers du web
Agiles par définition, les métiers du web, du programmeur au web-marketeur, ne nécessitent qu’une connexion internet pour être réalisés. Le travail à distance ne pose ainsi aucun problème pour ces collaborateurs qui ont souvent l’habitude de travailler à distance.
- Comptabilité
Tout comme le secrétariat, la comptabilité fait partie des métiers qui ne posent aucune difficulté pour le travail à distance. Activité administrative par excellence, bien que stratégique, elle n’empêche en rien de travailler à distance quelques jours par semaine avec un ordinateur équipé des bons logiciels.
- Ingénierie
Les métiers de la conception et de l’ingénierie peuvent aussi parfaitement s’envisager en télétravail partiellement sur la semaine dès lors que les solutions informatiques sont adaptées.
Le télétravail en pratique
Dans tous les cas, le télétravail doit s’envisager comme un accord gagnant-gagnant entre salariés et entreprise. Chacun doit y mettre du sien pour que la solution soit performante.
Le salarié en télétravail ne doit pas s’envisager comme un travailleur à distance qui offre ses services à l’entreprise. En effet, le télétravail n’a pas pour objectif de se substituer au travail dans l’entreprise. Il s’envisage donc le plus souvent comme une activité à temps partiel (2 ou 3 jours par semaine). Néanmoins, il existe sous différentes formes :
- Total : le télétravailleur exerce la majeure partie de son activité à domicile et ne vient dans l’entreprise que pour des besoins ponctuels stratégiques. L’avantage est clairement les économies réalisées sur le matériel et les infrastructures.
- En alternance : le salarié répartit son temps entre l’entreprise et son domicile.
- Nomade : le salarié travaille à distance lors de ses déplacements.
- Bureau satellite : le salarié en déplacement ou à distance travaille au sein d’un bureau délocalisé (co-working, location d’un bureau…)
Quelle que soit la forme envisagée, voici une liste des prérequis indispensables à la mise en œuvre du télétravail dans l’entreprise.
- Mettre en place les modalités juridiques
Il est indispensable de mettre en place un avenant au contrat de travail afin de définir les modalités de l’activité en télétravail pour le salarié. Nous vous recommandons aussi de définir une Charte du Télétravail à laquelle chaque partie adhèrera.
- Équiper les salariés et les former
L’entreprise doit fournir au salarié le matériel nécessaire pour exercer son activité dans de bonnes conditions. Outre l’ordinateur et l’accès internet, cela peut aussi inclure les fournitures de bureau, jusqu’au siège ergonomique, si nécessaire, ainsi que les logiciels, plateformes collaboratives et solutions cloud. Les salariés devront aussi recevoir les formations nécessaires à chaque outil et process pour que cela se passe le mieux possible.
- La question de la protection des données
L’externalisation du travail pose une importante question quant à la protection des données de l’entreprise. Il est primordial de prévoir en amont ces questions et de ne pas hésiter à faire intervenir un professionnel pour vous conseiller si l’entreprise n’a pas la ressource en interne. VPN, plateformes sécurisées, process bien définis sont notamment des incontournables mais la protection du matériel est tout aussi essentielle.
- Adapter son management
L’aménagement du télétravail au sein de l’entreprise nécessite aussi un aménagement des process de management. Il est notamment possible de prévoir des cycles de formation pour préparer vos collaborateurs au management à distance.
Dans tous les cas, opter pour le télétravail exige une certaine rigueur et un bon sens de l’organisation des salariés qui fonctionnent en totale autonomie.
Levier d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ces modalités de base sont incontournables pour se lancer dans le télétravail, toutefois les règlementations et fonctionnements peuvent aussi différer selon les pays.
Mise en place du télétravail en France
Le télétravail est encadré par l’accord national interprofessionnel du 19 Juillet 2005 et le Code du Travail.
Les entreprises françaises désireuses de proposer le télétravail à leurs salariés doivent le prévoir dans leurs contrats de travail ou par le biais d’un avenant à celui-ci. Le document stipule les conditions d’accès au télétravail, sa mise en œuvre et les modalités de travail au sein de l’entreprise.
Le télétravail peut être proposé et mis en œuvre à tout moment et pas uniquement à l’embauche.
Le Code du Travail prévoit par ailleurs plusieurs obligations pour l’employeur :
- Prise en charge des coûts en lien avec l’exercice du télétravail. Une étude de la DGE (Direction Générale des Entreprises) estime ce coût à 1370€ en moyenne par télétravailleur.
- Information claire des salariés sur les restrictions d’usage du matériel et des outils mis à dispositions avec définition de sanctions éventuelles.
- Définition de plages horaires auxquelles les salariés peuvent être contactés.
- Organisation d’un entretien annuel avec le salarié portant notamment sur ses conditions de travail.
Mise en place du télétravail en Suisse
Bien que populaire, le télétravail n’est pas encadré par la loi en Suisse. Il existe une loi sur le travail à domicile qui date de 1981 mais ne s’adresse qu’aux secteurs de l’artisanat et de l’industrie. C’est ainsi qu’à l’heure actuelle les entreprises décident des modalités en interne sans cadre ou dispositions légales définies pour ce type d’activité. Ce manque de cadre constitue un risque tant pour les salariés que pour les employeurs.
Par exemple, pour les frais liés à l’exécution du travail. Les employeurs sont tenus de payer les frais liés à l’exécution du travail comme en dispose l’article 327a du Code des obligations. Mais l’alinéa 2 du même article prévoit qu’un accord peut être conclu avec l’employé pour que les coûts d’instruments et matériaux soient à ses frais. De même, rien n’oblige l’employeur à défrayer le salarié pour l’utilisation de son domicile. Dès lors qu’un bureau est disponible au sein de l’entreprise et qu’il n’y a pas de caractère obligatoire ou nécessaire à travailler à domicile, l’employeur ne peut être contraint à défrayer le salarié.
Enfin, il n’existe aucun cadre pour les travailleurs frontaliers. Si le télétravail constituerait un réel avantage pour ces travailleurs, c’est aussi un gros risque pour les entreprises suisses car dès lors que le salarié effectue une majeure partie de son activité à son domicile, donc en France, il peut à terme se retourner contre son employeur en saisissant les prud’hommes en France.
Le télétravail constitue ainsi une véritable opportunité de diminuer le stress des collaborateurs et de gagner en productivité, toutefois l’encadrement de sa mise en œuvre demeure indispensable pour son bon fonctionnement à long terme.